mercredi 28 janvier 2009

L'expérience de Milgram

Cette expérience dont j'avais pris connaissance dans un cours de philosophie au Cégep m'avait profondément marquée et je me suis souvent demandé si j'aurais désobéïs, je crois que oui, mais comment en être certain ? Je crois que oui, car des anecdotes de ma vie m'ont données l'occasion de vérifier que je n'obéïs pas quand ça va contre mes valeurs...

Cet article, sur lequel je viens de tomber, m'a rappelé cette expérience, je vous le recopie pour que vous sachiez de quoi je parle exactement :

"La plupart des gens acceptent de torturer s'ils s'en font donner l'ordre
PsychoMédia - Publié le 21 décembre 2008

Près de 50 ans après la célèbre expérience de Milgram, un psychologue social américain l'a reproduite et a constaté que les gens sont toujours aussi disposés à administrer à d'autres ce qu'ils croient être des chocs électriques douloureux quand ils se le font demander par une figure d'autorité.

Dans l'expérience de Stanley Milgram de l'Université Yale, publiée en 1963, des volontaires, croyant qu'ils testaient les effets de la punition sur l'apprentissage, administraient ce qu'ils croyaient être des chocs électriques, d'intensités de plus en plus grandes, à une autre personne (qui était en fait un acteur) se trouvant dans une pièce séparée.

Un expérimentateur demandait aux participants de donner des chocs, de plus en plus forts, chaque fois que la personne donnait une réponse erronée. Après avoir entendu les premiers cris de douleur, à 150 volts, 82.5% des participants continuaient à administrer les chocs, et de ceux-ci, 79% ont continué à en donner jusqu'à la puissance maximale du générateur, soit 450 volts.

Jerry M. Burger, de l'Université Santa Clara (Californie), a reproduit l'expérience avec 70 participants (29 hommes et 41 femmes) et a constaté que les taux d'obéissance aux demandes de l'expérimentateur étaient à peine plus faibles que ceux constatés par Milgram: 70% des participants poursuivaient au-delà de 150 volts, après des cris de douleur de l'acteur. L'expérience était alors arrêtée.

"Dans l'expérience de Milgram, presque 4 participants sur 5 qui continuaient après 150 volts, poursuivaient jusqu'à la limite de la machine de 450 volts", dit Burger.

L'expérience de Milgram avait été vivement critiquée en raison de la détresse qu'elle faisait vivre aux participants. Depuis, les expériences psychologiques sont soumises à des normes éthiques plus restrictives.

Dans cette dernière expérience de Burger, les participants se faisaient dire, au moins trois fois, qu'ils pouvaient se retirer de l'expérience en tout temps et qu'ils recevraient quand même leur paiement de $50.00. Avant de commencer à donner les chocs, ils recevaient eux-mêmes un exemple de choc de faible voltage, 15 volts (comparativement à 45 volts dans l'expérience de Milgram).

Comme dans l'expérience de Milgram, aucune différence n'a été constatée entre les hommes et les femmes.

Lorsqu'ils sont sous pression, les gens peuvent faire des choses effrayantes, dit l'auteur. Bien qu'il soit difficile de transposer ce travail de laboratoire dans le monde réel, dit-il, le phénomène démontré peut expliquer partiellement que, dans des temps de conflit, les gens puissent prendre part à des génocides.

Le phénomène, mentionne l'auteur, n'est pas étranger à la culture de la société. Culture où le conformisme est une valeur dominante.

Ces résultats sont rapportés dans le numéro de janvier de la revue American psychologist.

Psychomédia avec sources:
American Psychological Association
BBC
"

Bref, cette expérience m'avait vraiment troublée, bien sûr elle expliquait les atrocités de la 2e guerre mondiale, les camps de concentration, et toutes ces horreurs ! Mais c'est dur un peu de se dire que les humains ont un sens moral moins fort que l'habitude d'obéïr sans remettre en question l'autorité... Malheureusement, c'est le cas de la plupart des gens ! et d'après cet article, ça n'a pas vraiment changé...

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Méli,

Et c'est encore plus vrai pour les militaires, puisqu'on les forme justement avec l'idée d'obéir sans réfléchir à un ordre d'un supérieur. Dans la population, en général, c'est davantage le syndrôme de la blouse blanche. On a tendance à faire confiance aux médecins et aux scientifiques, on pense qu'ils savent ce qu'ils font, qu'ils sont conscient des conséquences plus qu'on ne l'est soit-même. Notre société, elle-même, est basée sur des lois et on accepte de s'y conformer, même si on n'est pas d'accord pour autant. Je pense à ce type, à Montréal, qui a été condamné à $450 d'amende pour avoir nourrit un écureuil...

Avoir le courage de ses valeurs, peu importe les conséquences, voilà ce qu'on devrait enseigner à nos enfants, en souhaitant, bien sur que ce soit les bonnes valeurs.

Méli a dit…

C'est en effet certain que les gens sont formés à obéïr et cette expérience m'avait amenée à me dire que si on en arrive à désobéïr, c'est souvent parce qu'on a d'excellentes raisons, car c'est beaucoup plus demandant que d'obéïr sans se poser de questions... Moi aussi, je privilégie la libre pensée et d'avoir des valeurs morales fortes et bien réfléchies... et d'avoir assez confiance en son propre jugement pour oser parfois remettre les autres en question...

anne-isabelle a dit…

Ouf! ren de rassurant!

Moi j'opterais pour un juste milieu, obéri aux loies qui ont été écrites pour des raisons spécifiques oui (alcool au volant entre autre) et faire ses choix de façon éclairé sans se fier à "tout le monde le fait, je le fais!"

Méli a dit…

Il ne s'agit pas de désobéïr aux "bonnes lois" mais de ne pas obéïr à des choses qui iraient contre notre morale, comme de soumettre d'autres à de la "torture" juste parce qu'on nous le demande... Mon petit exemple personnel, j'ai refusé d'enlever les prénoms des femmes de couples même si mon patron voulait absolument qu'on utilise la vieille méthode de les appeler par le prénom de leur mari... je sais c'était pas une question de vie ou de mort, mais pour moi, c'était manquer de respect à d'autres femmes, mon patron étant rétrograde sur ce point... Ça aurait été plus facile de faire ce qu'il voulait, mais le fait d'avoir tenu bon me fait croire naïvement que j'aurais refusé de torturer mon prochain parce qu'une blouse blanche me l'aurait demandé...

anne-isabelle a dit…

Ouf han lors que j'étais mariée (et j'ai 39 ans) j'ai reçut quelques lettres au nom de "madame prénom et nom de famille de mon mari"!

Assurément peu importe ce que c'était, ça allait à la poubelle! Quelqu'un qui ne se donne même pas la peine de reconnaitre MON nom, ma différence, je ne me donne pas la peine de le lire!

T'as eu une bonne idée hihi

Anonyme a dit…

Cette expérience m'a beaucoup marquée moi aussi tout comme le film "l'expérience" (basé sur une histoire vécue): des gens tout à fait normaux participent à une expérience où ils se retrouvent gardiens ou prisonniers. Et bien, même s'ils savaient tous que c'était une expérience, les choses dégénérèrent: les gardiens abusèrent de leurs pouvoirs et les prisionniers se laissèrent faire. L'expérience fut arrêtée d'urgence...

Dans la même veine... Charles, mon fils, est au programme d'études internationales et on leur a fait vivre une expérience (pouvoirs et conflits) visant à démontrer que tous ne sont pas égaux dans le monde. De façon aléatoire, on répartit les classes sociales dans la même proportion que la réalité puis on donna comme ordre aux riches de ne rien leur donner sous la menace de tout perdre (ni nourriture ni argent). Les riches devaient manger devant eux, étaient à la chaleur alors que les autres ne pouvaient toucher à rien etc...

Et bien peu de pauvres se rebellèrent et peu de riches firent preuve d'humanité... De là naquirent des conflits etc.. Une expérience qui a marqué mon fils et dont on a entendu parler un bon moment...

Méli a dit…

Anne-Isabelle, tu me confortes que j'ai bien fait de tenir mon bout... hi hi hi !!!

Caro, je n'ai pas vu ce film, mais j'aurais aimé le voir, je suis sûre que c'était très intéressant et troublant... Ouais, ça devait être toute qu'une expérience pour ton fils, c'est sûr que ça a dû le marquer... mais ça a du bon, je pense, ça fait faire une grosse prise de conscience... disons que ça fait beaucoup réfléchir sur la nature humaine...

Anonyme a dit…

Conseils tres interessants. A quand la suite?